Résumé : La douleur de Lucile, ma mère, a fait partie de notre enfance et plus tard de notre vie d’adulte, la douleur de Lucile sans doute nous constitue, ma sœur et moi, mais toute tentative d’explication est vouée à l’échec. L’écriture n’y peut rien, tout au plus me permet-elle de poser les questions et d’interroger la mémoire. La famille de Lucile, la nôtre par conséquent, a suscité tout au long de son histoire de nombreux hypothèses et commentaires. Les gens quej’ai croisés au cours de mes recherches parlent de fascination ; je l’ai souvent entendu dire dans mon enfance. Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd’ hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant d’autres familles, le pouvoir de destruction du Verbe, et celui du silence. Le livre, peut-être, ne serait rien d’autre que ça, le récit de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi vers elle, hésitant et inabouti.
Mon avis : En refermant ce livre, j’ai pleuré comme une madeleine ! Comment est-il possible de vivre tant de choses aussi épouvantables et de rester debout malgré tout ? Et cette remarque est aussi valable pour Lucile que pour ses filles Delphine et Manon. Si on m’avait prévenu des effets secondaires de ce livre, je ne l’aurais pas lu. Mais je suis comme ça. Je me protège même quand il ne faut pas. A la place de Delphine, j’aurais abandonné cette mère. Et à la place de Lucile, j’aurais abandonné ce père ! Finalement, Delphine et sa soeur ont eu le courage d’accompagner leur mère jusqu’au bout malgré tout et elles ont eu raison. Sans tout vous dire, restez accrochés à vos plus grandes forces : ici, on parle de suicides, d’accidents entraînant la mort d’enfants, de bipolarité, de psychotropes, de viols, de non-dits !