Le titre de cet article a la prétention de se prendre pour celui d’un livre de Katherine Pancol mais il n’en est rien. Depuis que j’écris à temps plein, j’écris donc chaque jour. Parfois, les mots sont bien placés, l’histoire suit son cours. Et d’autres fois, c’est à jeter. Je le fais sans me retourner. Et puis, il y a une troisième possibilité : une scène que je veux écrire immédiatement même si, dans l’histoire, ce n’est pas encore le moment. Je l’écris parce que je suis incapable d’écrire autre chose. Je sais qu’au cours des nombreuses relectures qui suivront ce premier jet, la scène va changer de place. Et voilà l’image que j’ai de l’écriture de ce projet (que je compte bien mener à bien, cette fois) : la couverture en patchwork que je tente de tricoter pour ma fille de 4 ans. Chaque jour, je fais un ou deux carrés de laine. Quand j’arrive à six carrés, je prends le temps de les assembler. Cette couverture sera composée de trois couleurs. Selon l’humeur, je fais un carré bleu et un carré rose ou deux blanc cassé ou deux rose ou… Bref, le but c’est d’arriver à six carrés tous les trois jours, qui se suivrons : bleu, rose, blanc cassée etc… Eh bien mes scènes, mes petits chapitres, c’est pareil. Je fais mes petits carrés de mots et je vais les assembler. Mon petit doigt me dit de ne pas attendre la fin de l’histoire pour les assembler. Chaque semaine peut-être ? En tous cas, ça vous arrive d’écrire dans le désordre ? Je sais que les réalisateurs filment dans le désordre pour des questions de budget. Les acteurs ont lu le scénario mais ils doivent être capable d’avoir les traces des scènes précédentes, pas encore tournées, sur le visage. Est-ce pareil pour l’écriture ? Ne suis-je pas la scénariste, la metteuse en scène ? Et un peu parfois l’actrice car je ressens encore cette fatigue du marathon qu’est l’écriture d’une histoire.