L’inspiration me vient de tant de choses différentes en ce moment que je ne sais pas comment tout cela va rejaillir de moi. Une photo, une musique, une phrase, un moment de la journée : tout me transporte d’émotion. Seulement de bonnes émotions car je sais, aujourd’hui, toutes les accueillir.
Pendant deux ans, j’ai travaillé dur pour avoir la vie que je souhaitais ou plutôt pour arriver à un point particulier. Quand j’étais enfant, je me trouvais « trop petite » pour plein de choses. Ne serait-ce qu’au lycée, je trouvais que 17 ans c’était jeune pour arriver à la fac et ai redoublé deux fois (une fois au collège et une au lycée). Je pense que c’était volontaire. Je ne voulais pas avancer, j’avais peur de plein de choses et je ne me sentais capable de rien. Si on m’avait dit « Tu as tes Polly Pocket, ta maman et son gratin dauphinois », j’aurais signé pour l’éternité.
A presque 19 ans, la tendance s’est totalement inversée. J’étais folle de colère après une rupture épouvantable et j’ai décidé de foncer. Je suis parti de la maison, de la fac, de mon groupe d’amis, de tout. J’ai trouvé un boulot, mon futur mari. J’ai foncé pour être à un niveau que je voulais et puis… rebelote j’ai eu peur et j’ai stagné. Je n’étais qu’une boule d’angoisse. A chaque fois que je « fonçais », j’étais très inspirée et créative. Quand j’étais angoissée, j’étais imperméable à tout. Seules mon angoisse de l’extérieur résonnait en moi. Après un gros travail sur moi, sans rejet de tout, j’ai mis un nouveau coup d’accélérateur. Et ma fille est arrivée. Je n’avais plus qu’elle en tête. Mon bébé si costaud et pourtant si fragile.
Aujourd’hui, je ne ressens ni le besoin de foncer ni de me cacher. Je rattrape deux années où j’ai été imperméable du reste du monde. Une forte envie de créer ne me lâche pas. Cette peur du résultat non plus. Mais j’ai quand même bien envie de voir le résultat.