Ceux qui me connaissent personnellement savent ce que j’ai vécu ces 12 derniers mois. Finalement, la grosse responsabilité qui m’est tombé dessus en juillet dernier ne prend aucune vacances, ne croyez-vous pas ? En vérité, pas tout à fait.
J’attends cette période estivale entre angoisse et excitation (comme pour tout chez moi). Que faire de ces vacances ? Et pourquoi faire quelque chose de ces vacances ? J’ai besoin de créer, d’avoir quelque chose de palpable entre les mains ou de donner vie à quelque chose. Ca a toujours été comme ça. Quand je regarde ma fille vouloir fabriquer des livres, écrire des poèmes, lire le plus de livres possible, je retrouve une part de l’enfant en moi et de ma vie passée. Depuis toute petite, à la manière de Xavier dans L’auberge espagnole : « Moi je veux écrire des livres ».
A partir de mardi soir, c’est deux mois en compagnie de ma fille qui commencent. Et j’ai deux projets : se gaver de nature et se gaver de culture. Faut battre le fer tant qu’il est encore chaud ma bonne dame alors si j’ai besoin d’art et qu’elle a soif de découverte, c’est maintenant ou jamais. Et bien sûr, il y a quelque chose que je ne peux pas faire quand elle est à l’école (en raison du tsunami que nous vivons depuis un an), c’est couper le téléphone. Enfin non, ne pas le couper mais l’éloigner de ma main, le laisser dans le sac ou la poche (pour les photos…). Oser monter le son de la musique sans peur de manquer un appel important, mettre le mode avion au cinéma, couper le son au musée ou dans la forêt. J’en rêve. S’abandonner à l’été, saison que je redoute habituellement. Là, je veux bouger au rythme de la température extérieure et nos cœurs. Rien de plus mais rien de moins.
Les médias nous parlent d’un retour à la vie avec la « fin » de la pandémie. Oui, si vous rouvrez votre restaurant, oui si vous guérissez enfin de ce maudit Covid. Mais qui n’a pas continué sa vie finalement ? Premier confinement, ok. Mais après ? On s’est habitué et on a tous vécu d’autres choses à côté. Pour moi, la Terre s’est arrêtée de tourner mais elle reprend enfin son train pour mon plus grand soulagement. Car la Terre a tourné, la vie a continué et j’ai un an à rattraper. Ca veut dire des promenades en pleine nature, des cocktails de fruits, des montagnes de livres et de films, des heures de sommeil, de la musique, des amis, des expositions, des rêves et un livre pour enfant qui cherche un éditeur (ah oui, j’vous ai pas dit…).