Résumé : Franck, il s’appelle Franck parce que sa mère et sa grand-mère adoraient Frank Alamo (Biche, oh ma biche, Da doo ron ron, Allô Maillot 38-37 et tout ça) (si, si, ça existe…) et moi, je m’appelle Billie parce que ma mère était jolie de Michael Jackson (Billie Jean is not my lover / She’s just a girl etc.). Autant dire qu’on ne partait pas avec les mêmes marraines dans la vie et qu’on n’était pas programmés pour se fréquenter un jour…
Non seulement Franck et Billie n’étaient pas programmés pour fredonner les mêmes refrains, mais en plus, ils avaient tout ce qu’il faut en magasin pour se farcir une bonne grosse vie de merde bien ficelée dans la misère – misère physique, misère morale et misère intellectuelle. Vraiment tout. Et puis voilà qu’un beau jour (leur premier), ils se rencontrent.
Ils se rencontrent grâce à la pièce On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset. Billie a été tirée au sort pour jouer Camille et Franck, Perdican.
A un moment, dans cette scène qu’ils doivent apprendre par coeur et déclamer devant les autres élèves de leur classe, Camille lance à Franck : Lève la tête, Perdican ! et à un autre, un peu plus loin, Perdican finit par avouer à Billie : Que tu es belle, Camille, lorsque tes yeux s’animent ! eh bien voilà, tout est là et tout est dit : ce livre ne raconte rien d’autre qu’une immense histoire d’amour entre deux vilains petits canards, lesquels, à force de s’obliger mutuellement à lever la tête et à se rappeler l’un l’autre qu’ils sont beaux, finissent par devenir de grands cygnes majestueux.
En fait, on dirait du Cyrulnik, mais en moins raffiné. Là où Boris aurait employé les mots «gouffre» ou «résilience», Billie, quand elle est heureuse, lâche en ricanant : Et tac. Encore niquêe, la vie.
Bah… À chacun, ses maux et sa façon de les écrire…
Mon avis : Quel plaisir de retrouver Anna Gavalda ! Je n’avais pas réussi à venir à bout de son dernier livre La Consolante mais L’Échappée belle m’avait aidé à patienter. Et Billie est arrivé. J’ai lu tout et son contraire sur ce livre. Du « chef d’oeuvre de Gavalda » au « pire »… Et bien moi, je ne vois pas son meilleur mais je vois un très très bon roman. J’ai aussi beaucoup entendu « Il est très vulgaire ». Oui, bon… J’ai trouvé que c’était tellement bien écrit, que cette Billie dit peut-être deux ou trois gros mots par phrase mais ce qu’elle exprime est si beau que les mots choisis sont parfaits, poétiques. J’ai ris, j’ai tremblée, je me suis inquiété pour Billie et son ami Franck… Et la fin ! Oh mais quelle fin ! Celle que j’espérais mais qui me faisait me dire « c’est impossible ! ». Heureusement que la littérature existe. Rien ne lui résiste !
Tu as l’art de donner envie de lire un livre dont la couverture étrange et sans aucun rapport avec le contexte m’inquiétais 😀
Merci Barbara !
Et l’âne a son importance ! Dans les 20 dernières pages 😉 Pour découvrir pourquoi, faut le lire !!
Je n’avais jamais lu Gavalda. J’ai lu Billie il y a deux jours.
Mouais…
Bon, il n’y a pas d’intrigue, je n’ai ni tremblé ni rêvé pour les deux jeunes, et je n’ai pas vraiment ressenti l’importance de l’âne vers la fin. Pour le reste, je suis certain qu’Anna écrit bien, ça se voit car sous le langage forcé de la gamine, il y a de belles réussites verbales, des passages amusants, mais quelques petits couacs trop bien rédigés m’ont empêché de croire à cette histoire, qui s’avère d’une grande banalité finalement. Il faudrait sans doute que je me laisse tenter par les autres romans de Gavalda pour voir ce qu’elle sait faire en temps normal.
Alors oui, par moment, c’est trop bien ficelé, trop « bien dit » pour croire que c’est Billy… Mais j’ai tellement aimé ce langage !!
Je te conseille « Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part » de Gavalda.
Merci de ton passage ici !