En faisant la queue lors de la dédicace de Bernard Werber hier, chez Decitre (Lyon), chacun s’occupait comme il pouvait. Certain lisait les livres de cuisine qui se trouvaient tout prêt et d’autre jetait un oeil le plus discret possible à la couverture de Orsay mis à nu. J’ai tout de même aperçu une jeune femme qui lisait sur une tablette. Je me suis posée la question si c’était un Werber ou non et puis je me suis dit… si la majorité des lecteurs passait au numérique, à quoi ressembleraient les séances de dédicaces des auteurs ?
Au début, j’ai imaginé des tablettes gribouillées par d’innombrables autographes mais très vite, à 100€ minimum l’outil, je me suis dit que c’était impossible. Alors quoi ? On aurait une feuille avec une liste d’autographes, de dédicaces personnalisées mais tout de même un peu vides ? Finalement, les auteurs pourront-ils nous faire des autographes sur tablette avec un clavier, un stylet ou que sais-je encore ?
Cette vision ne me plaît pas du tout ! L’écriture est quand même une emprunte vivante. N’importe qui peut taper des mots mais la calligraphie seule peut prouver que celui qui a écrit et signé est bien l’auteur.
Alors, ok, on tape son manuscrit, on lit si ça nous dit sur tablette mais finalement, entre un auteur et son lecteur, il n’y a bien que l’encre pour montrer aux autres et rappeler à soi le moment unique d’une rencontre.
Ben moi j’ai des dédicaces dans ma liseuse. (une Sony) Soit dessinées directement en « touch », mais aussi intégrées dans le livre par l’auteur.
Je ne vois pas où est le problème.
Et puis aussi dans ma boite mail, tous les mails d’échanges en direct avec les auteurs qui sont autant de petits autographes.
Les mails d’échanges, j’avoue, c’est un grand bonheur ! Quelle chance !
Pour les dédicaces, je suis attachée à l’encre. Tout comme le courrier d’ailleurs. J’échange encore des lettres avec mes amis.